lundi 31 août 2009

AC/DC par Appollo et Brüno

Séparé par des milliers de kilomètres - Brüno vit à Lyon et Appollo était en Angola au moment où je l'ai contacté - ce duo est un couple moderne. Non, mauvaise introduction, allons droit au but : il était évident que ces deux-là, même si Brüno est davantage branché jazz ou funk, répondraient présent -s'ils avaient le temps, of course. Après avoir évoqué Neil Young - Appollo se prétendant le plus grand fan du monde - ils ont opté pour AC/DC en vue de faire une histoire "un peu débile et rigolo".

Publications récentes

D'abord en commun

Une série de guerre qui renouvelle le genre, documentée mais décalée. La Second World War vue loin de la France. 2 tomes pour l'heure
Une série de science-fiction qui s'attaque très subtilement au thème de l'écologie. 2 tomes qui cassent les codes du genre (on espère une suite...)

Brüno avec d'autres


Un western mettant en scène une vieille bande de fripouilles qui se réunit. Suspense - on attend la suite.

Une série au ton blaxpoitation, à lire avec la BO de Superfly en fond. La série vient juste d'être rééditée en intégrale.


Dans la bibliographie fournie de Brüno, je ne peux oublier d'extraire cet album un peu culte, dessiné à cent à l'heure. Les 27 premières sont toujours lisibles ici.

Appollo avec d'autres

Appollo est né à la Réunion et certains de ses albums racontent l'île, comme celui-ci, dessiné dans un style assez nerveux par Lewis Trondheim.

Un road movie en Vendée, bourré de références rock'n'rollesques. Avec Stéphane Oiry, celui-là même qui a écrit et dessiné l'histoire sur Johnny Thunders. Ensemble, ils sont derrière le collectif Motorhead.

Un livre dessiné par Li-An (les deux animaient avec d'autres Le Cri du Margouillat, revue de la Réunion). Oui, Li-An, celui-là même qui a écrit et dessiné l'histoire sur Pink Floyd (le monde est petit)

L'histoire de leur histoire
Six planches qui collent parfaitement à AC/DC et s'immiscent dans la vraie histoire du groupe. Une sorte de western dans le bush.

Bonus Tracks
Deux dessins de Brüno piqués sur sur ces blogs. Car Brüno est un des auteurs les plus présents sur le net avec deux blogs, l'"ancien" (jusque 2006, mais toujours accessible) et le "nouveau". Et le site pour chapeauter le tout. Des tonnes d'illustrations, de crayonnés et de planches vous y attendent.



Quant à Appollo, il était ici mais maintenant c'est à Kinshasa qu'on le déniche.

Et enfin quelques clips, que des vintage avec Bon Scott, le premier chanteur. D'abord celui de It's A Long Way To The Top (If You Wanna Rock And Roll" (avec solo de cornemuses !), puis "Let There Be Rock" filmé en 78, le clip de "Jailbreak", bien marrant, et "TNT" où le charisme de Scott explose. Des tonnes ici.






Rock Strips dans les Inrocks


Extrait de "La rentrée des cases", par Anne-Claire Norot dans les Inrockuptibles du 18 août

Blondie par Stanislas Gros



C'est l'Orléans' connexion. Li-An me disait que Stanislas était fan de Bowie. Mais en fait il a eu un vrai cri de coeur (comment lui en vouloir ?) pour Blondie et Debbie Harry. Ensuite, il a bien essayé de me soudoyer pour traiter Blondie ET les Beach Boys. Devant mon intransigeance, il a tranché et gardé les New-Yorkais. Du coup, Brian Wilson est passé à la trappe.

Publications récentes


L'adaptation du roman d'Oscar Wilde dans la collec Ex-Libris de Delcourt. Ci-dessous un extrait et un effeuillage public...avec au coin de la page un effet flipbook. Le Portrait de Dorian Gray n'est que son deuxième livre, le prochain serait moyen-âgeux.





Son premier livre, également une adaptation, cette fois-ci du Dernier jour d'un condamné, plaidoyer de Hugo contre la peine de mort. Cela aurait pu donner une livre aride... Stanislas lui insuffle vie et tension grâce à d'audacieuses idées graphiques.

L'histoire de son histoire
Elle s'inspire de Parallel Lines, le 3e album de Blondie, et nous emmène dans un univers...parallèle.

Bonus Tracks

Un sujet sur Stanislas qui montre la réalité du métier de dessinateur : glander en terrasse des cafés, occupé à mater les passant(e)s. Une honte - je n'invente rien, regardez !




-
Et puis deux planches prises sur le site de Stanislas sur lequel il faut absolument se rendre car il regorge de merveilles telles que celles-ci.
Il a notamment commencé cette série, au moment où il travaillait sur Dorian Gray.



Et la musique, avec "Denis" de Blondie pour une TV allemande en 78, les clip de "Call Me" et "The Hardest Part"...








Et deux clips réalisés par Giger pour Debbie en solo en 1981.







vendredi 28 août 2009

Johnny Thunders par Stéphane Oiry


Depuis la lecture du road movie et teen story fantastique, Pauline (et...les loups-garous), il était évident que Stéphane Oiry avait le rock, le vrai, dans la peau qu'il a tatouée comme le plus musculeux des bikers - peut-être que je m'avance. En fait, je triche, j'ai pris d'abord contact avec Appollo, scénariste qui a la bougeote, au moment où les deux bouclaient Pauline. C'est Appollo qui a pensé à Johnny Thunders - il avait été marqué par un concert au Gibus parisien quelques années avant sa mort (dudit Johnny). Et puis Appollo et Oiry, comme dans un vrai groupe de rock, ont amicalement splitté - juste pour cette histoire, ils continuent de travailler ensemble.

Publications récentes


Sur scénario de Suzanne Queroy, des saynètes pleines d'humour mettant en scène ce couple de personnages (Ronchon et Grognon), inspirées par le quotidien des auteurs -ils partagent le même.

Pauline, toujours aussi séduisante

De séduisantes histoires courtes autour de mystérieux passe-murailles...

Actuellement, Stéphane planche sur un projet avec Appollo dont il montre ici quelques planches. Et, à moins que je n'aie été trompé, il envisage de reprendre les Pieds Nickelés.

Ce tour d'horizon serait incomplet si j'omettais de préciser que Oiry et Appollo coordonnent un album collectif en hommage à Mötorhead à paraître dans quelques semaines. On en reparlera ici, parce qu'on est flairplay et que ROCK STRIPS et Nous sommes Mötorhead ont plein d'auteurs en commun.

L'histoire de son histoire
Elle se déroule en partie au Gibus, l'historique club de la capitale, où Johnny Thunders a beaucoup joué à la fin de sa vie. Sur son blog, Stéphane montre l'influence de son repérage photo. Voici deux photos et les cases correspondant dans son histoire.





Plus ici

Johnny Thunders, au Gibus en 1983, ça ressemblait à ça (images de Patrick Grandperret) :




Bonus Tracks
- D'abord une affiche de festival dessinée par Stéphane.

Et puis une planche crayonnée de Pauline



Et puis quelques vidéos, à commencer par "Jet Boy" des New York Dolls, le premier groupe de Johnny T - il est à la gauche du chanteur David Johansen, puis "Chinese Rocks", morceau composé par Dee Dee Ramone mais popularisé par les Heartbreakers de Johnny, "London Boys", la réponse venimeuse de Johnny l'américain aux punks londoniens, "Crawfish", reprise d'Elvis interprété en duo avec Patti Palladin sur l'album de reprises Copycats. Et enfin un autre extrait du concert au Gibus de 1983 avec "You Can't Put Your Arms Around A Memory", sans doute sa plus belle chanson.








jeudi 27 août 2009

Iggy Pop par Tanquerelle



Hervé Tanquerelle met les choses au point dès la photo qui ouvre son site : au milieu de Harry Dickson signé Jean Ray, de Capsule Cosmique, de masques de lucha libre et de quantité d'autres jolies pièces de son musée personnel, trone le CD du premier album des Stooges.
Sur son site encore, il pose tel un adepte d'une dangereuse secte électrique :


Pour accompagner cette photo compromettante - il écrit : "La Sainte trinité! Je sais qu'en ce moment, ces beautiful losers sont en odeur de sainteté un peu partout, à l'instar de leurs cousins éloignés les Ramones, mais c'est comme ça, j'avais juste envie de crier mon amour pour ce groupe, quitte à hurler avec les loups. Sur les trois albums, mon préféré reste Funhouse, mais je ne sais vraiment pas choisir pour la pochette. Les trois sont somptueuses. Mon seul regret est, évidemment, de ne pas les avoir pas vus à la grande époque. NO FUN!"
Contre toute attente, à ma première sollicitation, il évoqua Iggy, les Stooges et une histoire autour de Fun House, "l’album que je traîne partout".

FUN HOUSE !
L'album mythique, la rencontre fracassée du rock et du jazz, une sorte de nom de code pour tous les fans de rock. Mais je m'emporte.

Albums récents


On connait la rengaine, quand les ignorants trouvent qu'une intrigue est simplette, ils disent : "on croirait de la bande dessinée". Qu'ils lisent cet album, recueil d'entretiens dessinés autour d'une communauté utopique, ça leur en bouchera un coin.


Celui-là, je l'ai pas lu...mais ça a l'air bien.

Une série plutôt fantastique que Tanquerelle a dessiné (sur scénario de Hubert, celui de Miss Pas Touche) jusqu'au 3e tome.

Résumé des épisodes : Tanquerelle a dessiné trois tomes de cette série sous influence Jean Ray-Conan Doyle (mmm...) Maintenant, j'ai peur que Joann et lui aient renoncé à faire une suite. Disons que ça n'a pas l'air d'être leur priorité.

DERNIERE MINUTE
En octobre, sort Les Racontars, l'adaptation des nouvelles de Jorn Riel par Gwen de Bonneval et Tanquerelle, aux éditions Sarbacane. Une page volée sur son site qui donne envie - des trappeurs au Groënland...

L'histoire de son histoire
Hé bien, donc Iggy Pop, les Stooges avec plein de guests. Sur la 5e planche, il y a plein de gens à reconnaître, dont certains apparaissent ailleurs dans le livre.

Bonus Tracks

Déjà des croquis de concert de Mr Tanquerelle pendant un concert de Schwervon



- Et puis entre le temps où Tanquerelle a écrit et dessiné son histoire, Ron Asheton, le guitariste des Stooges est mort. Bizarrement, c'était sans doute celui du groupe qui avait eu le mode de vie le plus sain - ce qui est relatif, on parle des Stooges là, pas de Supertramp*. Quoi qu'il en soit, j'ai eu la chance de le rencontrer il y a maintenant plus de deux ans, à Ann Arbor (Michigan). On parlait du nouvel abum des Stooges, de la reformation... et puis aussi de toutes les histoires dingues qu'on trouvait dans Please Kill Me au sujet des Stooges. Il me disait : "hé encore, c’est seulement le top de l’iceberg". Puis il ajoutait :
"J’ai l'espoir de raconter à mon tour nos histoires. Je sais que beaucoup d’autres groupes ont des choses à raconter niveau drogues etc. Mais sur les Stooges, il existe des histoires tellement étranges. Moi, je suis un gars assez conservateur, je n’ai jamais eu de problème avec la loi, je n’ai jamais fait de choses outrageantes. Mais être dans les Stooges et près d'Iggy, c'était déjà défier la loi. Iggy était pratiquement prêt pour n’importe quoi, avec un appétit pour les drogues, les femmes, la nourriture…Tout ce qu’il faisait, c’était à fond, jusqu’à l'extrême. Un truc qui m’a toujours énervé : j’ai toujours été le gars qui se prenait les coups à la place d’Iggy, parce que les agresseurs ne pouvaient pas l’atteindre !"


Enfin, quelques vidéos d'Iggy avec ses Stooges. Un documentaire assez court, fait pour la sortie du dernier album avec des images d'archives intéressantes. Puis un extrait de concert de 1970, son bien pourri mais ambiance électrique. Enfin deux bouts de live bien plus récents.










-
*Toi, fan de Supertramp, ne prends pas ombrage de cette remarque. Mais bon, ils ont pas l'air très funky tes idoles. Il suffit d'écouter leur musique... OK, j'ai rien dit.

mercredi 26 août 2009

Nick Drake par Vincent Vanoli


Vincent Vanoli fait partie de ces auteurs dont les albums, les oeuvres respirent la musique. Parfois très directement comme son livre sur Brighton -voir plus bas - parfois non. Mais derrière les images on sent qu'il y a toujours une bande son. Parfois même, Vincent donne sa playlist (voir sur son site, une mine pour qui veut mieux entrer dans son univers).
Sa réaction fut plus qu'enthousiaste : "C'est assez dément de se voir proposer 6 pages dans un livre pour faire quelque chose sur un groupe fétiche. ça bloque un peu quand même : 6 pages sur les Beatles ça serait tentant et génial comme défi à relever mais ouhla! Trés dur de choisir parmi tous ces groupes..."
Assez rapidement, après avoir hésité avec les Beatles (qu'Obion choisit avant lui, le même jour), essayé The Monochrome Set ou The Feelies, refusé gentiment Patti Smith, il s'est décidé pour Nick Drake.
(Reflet de cette grande famille informelle qui se trouve more or less dans le livre, c'est Olivier Josso qui m'a donné son contact)

Publications récentes

Son tout dernier livre, récit sur l'absurde et les maladies proclamées par la société. Entre Kafka et Nicole Claveloux.

Un "road movie en charrette", comme dit son auteur, l'histoire mélancolique et joyeuse d'un bandit mis au banc
"Une grosse farce bucolique qui barre dans tous les sens et pleine de caca qui sent bon. Je voulais me retrouver, l’espace de cette histoire dans une ambiance plus déridée que d’habitude, dans l’état d’esprit d’ Edmond le Cochon de Lob et Rochette, du Gendarme Gédéon de Weissmüller , pas loin de Tati et de Marcel Aymé j’espère aussi…" C'est Vincent qui le dit sur son site... pas mieux.

Une compilation de récits publiés dans Lapin à la fois autobiographiques et bien plus que ça...

Récit de sa relation avec la ville anglaise... pour beaucoup de lecteurs, un choc, une révélation


L'histoire de son histoire

Elle est très librement inspirée d'une chanson de Nick Drake enregistrée en 1969 pour son premier album, Five Leaves Left mais dévoilée bien plus tard : "Time Of No Reply". Il serait absurde de ma part d'essayer d'en dire plus.

Bonus Tracks


John Peel l'historique DJ anglais, supporter de tous les groupes qui comptent (de The Fall à Joy Division) revu par Vincent

Une peinture de Vincent représentant Hank Williams, première rockstar de la country au destin d'étoile filante

Ces trois bijoux proviennent du véritable coffre à trésor qu'est la section "divers" du site de Vincent. Allez-y, il y a cent fois plus à voir.
- Enfin quelques "vidéos" autour de chanson de Nick Drake. Pour ceux qui s'étonneraient de les voir constituées uniquement de photos, qu'ils se rappellent que ce grand dépressif est mort à 26 ans, en 1974, alors dans l'indifférence. Depuis il est devenu un mythe et une influence, souvent écrasante, pour des millions d'apprenti folkeux. Alors que Nick Drake, c'est tellement plus que ça.







mardi 25 août 2009

Led Zeppelin par Killoffer


Il y avait déjà dans la bibliographie de Killoffer pas mal d'indices comme ce livre au titre explicite - à moins que je n'aie été abusé...


Et puis Killoffer a aussi illustré les chansons de Mr Bashung et c'est aussi la classe...

Mais en fait Killoffer, cofondateur de l'Association est un virus qui a infiltré la bande dessinée, les journaux français (Libération ces derniers temps) ou internationaux, les revues d'art contemporain, les pochettes de disque... Il a même vampirisé un livre de François Ayroles ! Que fait la police ?


C'est avec fierté que ROCK STRIPS, en victime consentante, accueille son grain de folie...


Publications (plus ou moins) récentes

Pas un seul, délectable délire graphique commis avec Jean-Yves Duhoo

Comme Obion ou JC Menu, autres participants, Killoffer a dessiné un épisode de Donjon. Le plus trash, d'ailleurs -coïncidence ?

Génial livre où Killoffer se démultiplie et plie le genre autobiographique comme un vrai Mr Muscle. Un travail de commande (un séjour à Montréal) génialement déconstruit... Inracontable.

L'histoire de son histoire
Killoffer est - je crois - parti du morceau "Moby Dick" de Led Zeppelin. Celui où Bonham le batteur se lance dans un solo titanesque. Mais je vous laisse seul juge. En tout cas, ses trois pages ont un impact immédiat sur celle ou celui qui ouvre le livre...




Bonus Tracks

- Déjà pour commencer la très belle pochette réalisée pour Renaud


- Un beau portrait (vu ici) de Killoffer réalisé par Stéphane Blanquet, un auteur qui ne participe pas à ROCK STRIPS mais aurait pu...

- Un cliché de sa participation à la revue d'art Dada (pris ici)


- Et enfin scanné par mes soins (hum) sa version du Moonwalk de Michael Jackson publiée dans Libération.

Pour finir quelques vidéos bien senties de Led Zeppelin.